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La décriminalisation sauve des vies : un appel lancé à la CEDEAO et aux gouvernements nationaux

  • Photo du rédacteur: WADPN
    WADPN
  • 21 août
  • 3 min de lecture

L'Afrique de l'Ouest doit agir immédiatement pour protéger les personnes les plus marginalisées!

 

Dans toute l'Afrique de l'Ouest, la criminalisation des personnes qui consomment des drogues, des travailleurs du sexe et des personnes ayant des orientations sexuelles diverses (PWDSO) continue d'aggraver les cycles de pauvreté, de stigmatisation, de maladie et de violence.

 

Alors que les militants continuent de sensibiliser ces communautés, le Réseau ouest-africain des politiques en matière de drogues (WADPN) et ses partenaires appellent la CEDEAO et les gouvernements nationaux, en particulier au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso, à prendre des mesures décisives en faveur de la décriminalisation et de la protection des droits humains.

 

Au Ghana et au Nigeria, les lois répressives en matière de drogue ont contribué à la surpopulation carcérale, à la prévalence du VIH et à l'isolement des populations vis-à-vis des systèmes de santé. Selon la Commission ouest-africaine sur les drogues, présidée par feu Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, la consommation de drogue devrait être traitée avant tout comme un problème de santé publique et non comme un problème pénal.

 

La décriminalisation n'encourage pas la consommation de drogues ; elle réoriente les fonds consacrés à la répression vers la réduction des risques, la réinsertion et les soins communautaires. Des pays comme le Portugal et l'Uruguay ont démontré que de telles politiques améliorent les résultats en matière de santé et réduisent les taux de criminalité.

 

Le Sénégal est le seul pays d'Afrique de l'Ouest à disposer d'un cadre juridique et réglementaire pour le travail du sexe. Malgré ses limites, ce modèle a contribué à réduire la transmission du VIH, à faciliter l'accès aux services de santé et à améliorer le suivi des violences et des abus.

 

En revanche, au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso, les travailleurs du sexe sont victimes d'arrestations arbitraires, de harcèlement et de recours juridiques limités, souvent exacerbés par des lois moralistes et un manque d'infrastructures de santé publique.

 

Le WADPN et ses partenaires invitent les agences nationales à décriminaliser le travail du sexe, à adopter des approches réglementaires fondées sur les droits et à reconnaître les travailleurs du sexe comme des membres légitimes de la société ayant droit à la sécurité, à la santé et à la dignité.

 

La communauté des personnes ayant des orientations sexuelles diverses (PWDSO) en Afrique de l'Ouest est victime de discrimination sanctionnée par l'État. Au Nigeria, la loi interdisant le mariage entre personnes du même sexe a entraîné une augmentation de la violence, des rackets de la part de la police et un climat de peur. Le récent projet de loi anti-droits humains au Ghana et le silence du Burkina Faso sur les protections juridiques témoignent d'une tendance dangereuse à cibler les personnes pour ce qu'elles sont.

 

Ces cadres juridiques constituent une violation directe de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, qui garantit la dignité, l'égalité et la liberté de toute discrimination pour tous. La résolution 275 de la ACHPR affirme la nécessité de protéger les individus contre la violence fondée sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, réelle ou perçue.

 

La CEDEAO doit aller au-delà de ses engagements actuels en matière de contrôle des drogues et de sécurité régionale. Elle doit : Adopter une stratégie régionale en matière de droits humains et de santé pour les populations clés, sutenir les États membres dans la réforme de la législation sur les drogues et le renforcement de la réduction des risques, créer des mécanismes de surveillance contre les abus commis à l'encontre des travailleurs du sexe et des personnes ayant des orientations sexuelles diverses ( PWDSO), et tenir les gouvernements responsables du respect des traités internationaux relatifs aux droits humains.

 

La décriminalisation n'est pas seulement une question juridique, c'est une question de vie ou de mort. Nous exhortons la CEDEAO et les gouvernements nationaux à : Modifier les lois répressives, développer les services de santé communautaires, financer l'éducation fondée sur les droits et les réformes policières, et inclure les communautés concernées dans la prise de décision.

 

Alors que les campagnes de sensibilisation attirent l'attention mondiale sur les luttes et la résilience des groupes marginalisés, l'Afrique de l'Ouest ne doit pas être en marge. La justice, la santé et la dignité pour tous ne peuvent attendre.

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