La société civile ouest-africaine et les hommes des média de quatorze pays de la région plaident pour la décriminalisation de la consommation de drogue par. C’est en la faveur d’un atelier de formation des acteurs de la société civile tenu à l’hôtel Mensvic d’Accra du 3 au 4 juin 2015.
« Un million et demi de personnes consomment la drogue et autres stupéfiants en Afrique de l’Ouest. C’est du moins ce qui ressort du rapport 2013 de la Commission Ouest-africaine des drogues. C’est pour juguler le problème et emmener les pouvoirs publiques à récupérer ces hommes et femmes consommateurs de drogue que la campagne ‘’Support, Don’t Punish’’ est lancée. Une campagne qui se veut un cri d’alarme des organisations de la société civile ouest-africaines et les hommes des média pour la restauration du genre humain à travers la décriminalisation de la consommation des drogues en Afrique de l’Ouest. L’initiative émane de Ouest Africa Civil Society Institute (WACSI) en collaboration avec la Fondation Koffi Anan, et le Consortium Internationale sur les Politiques de Drogue (IDPC) avec le soutien de l’USAID. Cette campagne se justifie selon les organisateurs par l’échec de la politique d’emprisonnement des consommateurs de drogue face à l’enrichissement et la prospérité des narco-trafiquants aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Amérique latine. Selon le rapport élaboré par la Commission Ouest Africaine sur les Drogues (WACD) l’Afrique de l’Ouest représente non seulement un lieu de transit des drogues mais aussi un lieu de consommation des stupéfiants. Selon le rapport, les 80% des drogues trafiquées sont consommés par 20% de la population. Le plus souvent estime Jamie Bridge Directeur des opérations du Consortium Internationale sur les politiques de Drogue, les 20% de consommateurs sont souvent rémunérés avec des stocks de drogue en lieu et place de l’argent. Aux dires de l’expert de l’lDPC, les grands trafiquants ne sont nullement inquiétés, au contraire, ils sont protégés par les systèmes juridiques fables et des systèmes politiques qui sont fragilisés par la corruption. Ainsi les jeunes capables de contribuer à l’économie des pays se retrouvent le plus souvent en prison pour des années en lieu et place des trafiquants et le plus souvent sans jugement. Selon les propos de Nana Asantewa Afandzinou de la West-Africa Civil Society Institute, les consommateurs de stupéfiants arrêtés le plus souvent sont des personnes en marge de toute initiative étatiques susceptibles de créer la richesse. Ils vivent dans des zones précaires et se sentent marginalisés a estimé la représentante de WACSI. « Au lieu de construire des prisons pour les écarter de la société pourquoi ne pas investir pour les récupérer afin d=qu’ils contribuent au développement? » s’interroge Nana Asantewa Afandzinou. Des communications présentées, il ressort que les politiques publiques doivent œuvrer pour aider les consommateurs de drogues à rebrousser chemin afin de contribuer à l’économie nationale. « Ils ne doivent pas être envoyés dans les prisons ni centres psychiatriques mais plutôt dans les centres de rééducation et de récupération. » a laissé entendre Maria Goretti Ane, consultante du Consortium Internationale sur les Politiques de Drogue pour l’Afrique.
Par Gérald Setondji du Progrès, Bénin
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